La santé mentale des jeunes

Isabelle LOUIS-PONSING
il y a 1 mois | 8 min de lecture
La santé mentale des jeunes

Chaque année, la Journée mondiale de la santé mentale est célébrée le 10 octobre pour sensibiliser le public aux enjeux de santé mentale.

Les statistiques sur la santé mentale des jeunes en France révèlent des tendances inquiétantes, particulièrement chez les lycéens et étudiants. Selon une enquête nationale menée en 2022-2023, environ 20% des jeunes en milieu scolaire présentaient des signes de troubles anxieux ou dépressifs. Ce chiffre est en hausse après la pandémie, accentué par la pression scolaire et les incertitudes sur l'avenir.

Une autre étude nationale menée par Enabee, qui vise à évaluer la santé mentale et le bien-être des enfants et adolescents en France, souligne que des troubles comme l'anxiété, la dépression et les comportements à risque sont de plus en plus répandus parmi les adolescents. Cette enquête est cruciale pour orienter les politiques publiques visant à améliorer le bien-être des jeunes (Cambridge University Press & Assessment).

En 2024, la thématique est axée sur la santé mentale des filles, avec le slogan "A voix haute !"

C’est quoi la santé mentale ?

La santé mentale c’est un état de bien-être, qui permet de s’épanouir, de réaliser des projets, de travailler si on le souhaite, de surmonter les difficultés du quotidien, du stress.

Pourquoi la santé mentale des jeunes est cruciale ?

1,6 million des moins de 18 ans souffrent d’un mal être profond.

13 % des élèves en France souffrent d’un trouble de santé mentale (Santé publique France, 2023).

Les filles de 15 à 19 ans les plus pauvres ont un taux de tentative de suicide 8 fois plus élevé que les garçons aisés du même âge (Observatoire national du suicide, 2022).

1 fille sur 4 au collège ou lycée a déjà eu « envie de mourir» (Enclass, 2022).

Quels sont les enjeux de la santé mentale chez les jeunes ?

Les enjeux de la santé mentale chez les lycéens et étudiants sont nombreux et peuvent avoir des répercussions à long terme sur leur bien-être, leur réussite scolaire et leur développement personnel.

L’accumulation de responsabilités scolaires et sociales sans moments de pause peut entraîner un burn-out, caractérisé par une fatigue extrême, un désengagement émotionnel et une baisse de motivation.

Dans certains cas, une phobie scolaire peut apparaitre, nécessitant la déscolarisation du jeune.

Quels sont les facteurs influençant la santé mentale des jeunes ?

Les jeunes doivent faire face au stress lié à la performance qui crée une pression constante pour obtenir de bonnes notes, réussir leurs études et préparer leur avenir. Cela peut engendrer une grande anxiété, surtout à l’approche des examens ou des échéances importantes (Brevet, Bac, concours).

Le besoin de choisir une orientation ou une carrière peut générer de l’angoisse, surtout si l'étudiant se sent perdu ou incertain quant à son futur. La pression de faire des choix irrévocables est souvent source de stress.

La peur de l’échec, que ce soit la peur de ne pas répondre aux attentes des parents, des enseignants ou de la société, peut être écrasante. Elle peut mener à des comportements d'évitement (absentéisme, procrastination) ou à une détérioration de l’estime de soi.

Cette période de transition de l’adolescence est marquée par des changements physiques, hormonaux et émotionnels qui peuvent affecter l’équilibre mental. 

La construction de l’identité : les jeunes cherchent leur identité, leur place dans le monde et leur avenir et luttent souvent avec des émotions fortes, telles que l’anxiété ou la tristesse. Les difficultés à trouver un sens à leur parcours peuvent alimenter des sentiments d'incertitude et de mal-être.

Des problématiques spécifiques comme l'éco-anxiété apparaissent également chez certains jeunes.

Les jeunes sont particulièrement touchés par les troubles du sommeil, qui sont souvent aggravés par l’utilisation excessive des écrans, le stress, ou des horaires désorganisés. Le manque de sommeil influence négativement la concentration, la mémoire et l’humeur.

La comparaison constante avec les autres sur les réseaux sociaux peut amplifier les sentiments d’insécurité et d’insatisfaction personnelle face à ces attentes stéréotypées. Cette pression peut également pousser certains jeunes à adopter des comportements perfectionnistes ou à rechercher une validation extérieure excessive.

Les relations sociales sont particulièrement importantes à cet âge. L’exclusion, les conflits avec les pairs, ou l’impression de ne pas correspondre aux normes peuvent affecter gravement la santé mentale des jeunes. Le harcèlement scolaire, que ce soit en présentiel ou en ligne (cyberharcèlement), est une source majeure de souffrance.

Transition vers l'âge adulte : en quittant le lycée pour l'université ou le monde du travail, les jeunes doivent faire face à une plus grande autonomie, ce qui peut les déstabiliser. La gestion des responsabilités (financières, organisationnelles) peut devenir une source d'anxiété.

Trouver un équilibre entre les études, les loisirs et la vie sociale est un véritable défi de gestion du temps.
Les jeunes sont souvent tiraillés entre les obligations scolaires et le besoin de détente ou d’expériences personnelles, ce qui peut provoquer de l’épuisement mental.

Les jeunes ayant des troubles DYS (dyslexie, dyspraxie, dysphasie, etc.) ou étant neuroatypiques (haut potentiel, TDAH) sont plus exposés à des troubles de santé mentale, en raison de leurs difficultés à s’adapter au cadre scolaire traditionnel.

De plus, les filles y sont plus exposées aux violences sexistes et sexuelles que les garçons, ce qui fragilise leur santé mentale.

La précarité peut accentuer les troubles anxio-dépressifs chez les jeunes.

Le manque de soutien émotionnel est un également un facteur aggravant.

Stigmatisation des soins en santé mentale

Les jeunes, aini que leurs parents, manquent souvent d’informations sur les troubles de santé mentale. Ce manque de sensibilisation peut empêcher une détection précoce et un accompagnement adapté

Honte ou tabou : parler de santé mentale reste souvent un sujet délicat pour les adolescents, qui peuvent craindre le jugement ou la stigmatisation. Environ 30 % des personnes pensent qu’une psychothérapie doit rester secrète ! Beaucoup de jeunes préfèrent se taire, pensant que leurs difficultés sont normales ou passagères, ce qui retarde l’accès à des soins appropriés.

Quels sont les premiers signes d’un mal-être ?

Voici une liste non exhaustive des comportements qui devraient alerter.

Les perturbations des comportements vitaux de base : alimentation, activité physique, le sommeil et l’hygiène peuvent être des indicateurs de troubles de santé mentale :

  • des troubles du comportement alimentaire : perte d’appétit ou compulsions ;
  • des troubles du sommeil : endormissements difficiles, réveils nocturnes ou manque d’énergie le matin, voire incapacité de se lever ;
  • refus de se lever, de se laver ;
  • perturbation des habitudes quotidiennes : manque d’envie pour faire des activités qui avant apportaient du plaisir (activité physique, hobbie, sorties) et qui conduisent à un isolement.
  • Apparition de troubles anxio-dépressifs : le jeune fait des « crises d’angoisse » en prenant les transports ou en cours.
  • La présence de marques sur le corps dues à des automutilations doivent toujours alerter : coupures sur la peau (généralement sur les bras, les jambes ou d'autres parties du corps), brûlures, ecchymoses, pincements, griffures, morsures, trichotillomanie (s’arracher les cheveux, les poils).

Ces signaux ne doivent surtout pas être minimisés.

Conseils aux jeunes concernés et à leurs proches

Reconnaître son mal-être est crucial : écouter ses émotions (tristesse, colère, anxiété) est un premier pas pour demander de l’aide.

Les réseaux sociaux peuvent permettre de trouver du soutien et des associations, des groupes de paroles pour se sentir moins seul et soutenu.e.

Tenir un journal intime peut être une façon de mieux comprendre ses émotions grâce à l’écriture.

Des dispositifs comme Jardin mental permettent 8 séances gratuites chez un psychologue sur orientation d'un généraliste.

En milieu scolaire, les CPE et psychologues scolaires sont là aussi pour écouter et conseiller.

Les consultations en téléconsultation sont aussi efficaces que celles en présentiel, car ce qui compte, c'est l’alliance thérapeutique.

Le rôle d’un proche n’est pas celui d’un professionnel de santé ; il n’est pas là pour soigner, mais pour accompagner et écouter s’il en a la capacité, sans juger ou brusquer et proposer un accompagnement doux, comme partager des ressources (ex. Nightline).

En tant que parent, se demander si en ce moment, on est suffisamment bien pour écouter la souffrance d’un proche et sinon prendre soin de sa propre santé mentale pour mieux soutenir notre enfant.

En conclusion

La santé mentale n'est pas une faiblesse et consulter un professionnel est un acte courageux et nécessaire.

Encourageons les jeunes à parler de leurs émotions et à chercher de l’aide, pour eux-mêmes ou pour leurs proches.

Si tu souhaite être accompagné(e) dans cette démarche, je te propose un rendez-vous gratuit en téléconsultation. Cela te permettra de voir si je peux t'aider à avancer vers un meilleur équilibre mental et émotionnel.

Réserve dès maintenant ton rendez-vous gratuit de 30 minutes pour explorer des pistes adaptées à ta situation. 

#user_avatar#
#comment_user_firstname#
#commented_time#
#commented_content#
#user_avatar#
#comment_user_firstname#
#commented_time#
#commented_content#